Le café et la santé
Avec 10 milliards de kilos consommés dans le monde en 2019 (International Coffee Organization), on peut s’attendre à ce que l’effet du café sur la santé ait fait l’objet de nombreuses études. Et c’est le cas. Récemment, en 2018, une vaste étude combinant les résultats de 200 méta-analyses (les méta-analyses regroupant elles-mêmes les résultats de plusieurs études parues sur le sujet!) a été publiée dans le British Medical Journal (BMJ), une publication révisée par les pairs1. Même Donald Trump serait obligé de croire les résultats!
Alors, est-ce que (Passion) café rime avec santé?
Avant toute chose, un mot sur les recherches regroupées dans l’analyse du BMJ. Il s’agit d’études sur des cohortes de personnes suivies pendant un certain nombre d’années. Par exemple, une de ces études, faite en Italie, a suivi 1 445 personnes âgées d’entre 65 et 84 ans pendant trois ans et demi, et a évalué l’incidence de déficience cognitive légère chez les buveurs de café, vs chez les gens qui n’en buvaient pas. Grâce au regroupement, l’analyse du BMJ atteint des nombres impressionnants : par exemple, 1,6M de personnes pour l’étude sur les maladies cardio-vasculaires!
Ces chercheurs parlent la langue statistique. Ils vont dire des choses comme : dans 95% du temps, les résultats sur la cohorte permettent de dire que dans la population, il y a entre 22% et 45% moins de chances d’avoir un cancer du foie chez les buveurs de café que chez les non-buveurs. Dans ce cas le milieu se situe à 34% moins de chance. C’est ce chiffre que nous allons utiliser.
Cela en tête, voyons les résultats les plus marquants.
La mortalité
Un total de 31 études comprenant 1 610 543 individus a montré que les personnes qui buvaient trois tasses de café par jour avaient 17% moins de chances de mourir de toute cause.
Les maladies cardio-vasculaires
Comparativement aux non-buveurs, le risque de mort par AVC était de 30% moindre chez les buveurs de 3 tasses de café par jour, et de 19% pour les maladies cardio-vasculaires.
Le diabète de type 2
Dans les cohortes étudiées, ce type de diabète qui survient en général chez les adultes, et en particulier ceux avançant en âge, était 30% moins fréquent chez les buveurs de 3 tasses et plus par jour que chez les faibles buveurs.
Le cancer
En 2016, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que le café n’était pas cancérigène. L’étude du BMJ relate les résultats sur 40 cohortes : 13% moins de chances pour le cancer en général chez les buveurs de café, versus les non-buveurs. Dans une autre recherche, la consommation de café, par rapport à la non-consommation, était associée à une baisse de l’incidence du cancer du poumon de 8% chez les gens n’ayant jamais fumé de leur vie.
Les maladies du foie
Probablement l’effet le plus connu. Baisse de la fréquence pour plusieurs maladies du foie (fibrose, cirrhose, etc.), de l’ordre de 30 à 40%.
Alzheimer et Parkinson
La consommation de café a été associée de manière constante à une moins grande incidence de la maladie de Parkinson. Pour l’Alzheimer, l’analyse de sous-groupes dans les cohortes regroupées dans l’étude de BMJ suggèrent 27% moins de chances pour les forts buveurs de café. D’autres études sont requises avant de conclure, mais la piste est prometteuse.
Les femmes enceintes
La forte consommation de café est associée à un plus bas poids du bébé à la naissance.
Que conclure de tout cela?
- Que le café semble être un allié et qu’il n’y a pas de problème à en boire tous les jours de façon modérée. Pour les femmes enceintes, les recommandations de Santé Canada sont à suivre bien entendu.
- Qu’il faut garder à l’esprit que ce type d’analyse sur des cohortes ne permet pas de conclure à une relation de cause à effet. Il y a peut-être d’autres explications. Par exemple, se pourrait-il que les non-buveurs de café comptent un plus grand nombre de personnes à faible revenu, qui mangent probablement moins de fruits et légumes? Par contre, avec le nombre impressionnant d’effets positifs associés à la consommation de café, on peut conclure qu’il y a fort probablement une base physiologique réelle à l’effet protecteur du café.
- Qu’en effet, les nombreux composés bioactifs trouvés dans le café torréfié, dont certains avec potentiellement des effets anti-oxydants et anti-inflammatoires1, rendent plausible la présence d’effets biologiques réels. À ce sujet, il est intéressant de noter que plusieurs effets positifs dans l’étude ont été aussi démontrés chez les buveurs de café décaféiné, excluant donc le rôle de la caféine.
- Que beaucoup d’autre recherche est nécessaire pour prouver et expliquer l’effet protecteur du café.
- Que si on parle café et santé, on est peut-être mieux d’éviter les grands lattes au caramel avec crème fouettée (Starbucks : 580 calories, 27% de l’apport quotidien pour une femme active!)
- Que Passion Café suivra les développements et vous tiendra au courant!
1 https://www.bmj.com/content/359/bmj.j5024
2Bravi F, Tavani A, Bosetti C, Boffetta P, La Vecchia C. Coffee and the risk of hepatocellular carcinoma and chronic liver disease: a systematic review and meta-analysis of prospective studies. Eur J Cancer Prev2016;359:368-77..9